École du chiot

 

 

ALAIN,

Responsable de l'école du chiot et son chien

 

 


<< Vous êtes heureux, vous venez d’acquérir votre premier chiot, un très beau chiot. Il a pourtant des problèmes, il pleure la nuit. Il fait ses dents en détruisant ce qu’il attrape dans la maison. Il fait pipi régulièrement sur la moquette bien que vous lui mettiez la tête dedans en le grondant. Lorsqu’il mange, il montre les dents si on approche, alors on ne le dérange pas. A l’extérieur, on évite de le mettre en contact avec d’autres chiens, car il est fragile. On ne veut pas que les gens le caressent, cela risque de casser son caractère. Vous avez vu quelques clubs de "dressage", mais on a refusé de l’accepter : "revenez lorsqu’il aura 8 mois ou 1 an." >>

 

Voilà la situation que beaucoup de maîtres rencontrent, ils sont alors désarmés devant ce petit être si mignon qui est en train de façonner son mode de vie, selon l’éducation qu’il reçoit. Vous ne savez pas que sans apprentissage correct et sans socialisation, il y aura de graves problèmes de communication.

Si les deux premiers mois de vie du chiot incombent aux éleveurs, les clubs canin ont le devoir de prendre le relais afin de favoriser le développement harmonieux du chiot et de permettre aux maîtres, qui viennent de l’acquérir, de recevoir des conseils adaptés. L’école du chiot a pour but d’éveiller le chiot, de lui ouvrir l’esprit, de lui apprendre à supporter les stress qu’il subira dans son existence, de répondre correctement à quelques ordres simples en s’amusant avec son maître.

 

Une méthode éthologique

Qu’est-ce qui fait courir les louveteaux au premier signal ? C’est la régurgitation d’aliment par la mère au retour de la chasse.

Qu’est-ce qui les fait s’asseoir, se coucher, se mettre debout ou marcher correctement à ses côtés ? C’est l’attirance vers la commissure des lèvres de la mère.


La méthode éthologique est loin de la théorie mécaniste de l’animal-machine des stoïciens de l’Antiquité ou des cartésiens du XVIIe siècle, qui n’avouent que mépris ou qui considèrent, comme PAVLOV, que le comportement n’est qu’une suite de réflexes conditionnés. Dans cette méthode, on respecte l’animal, on établit une complicité avec lui, on fait preuve d’empathie (on se met à la place du chien) pour essayer de le comprendre. Ce nouveau concept révolutionne totalement la pédagogie canine, car ce n’est plus l’homme qui oblige l’animal à se mettre à son niveau mais c’est lui qui se met au niveau de celui-ci.

Premiers apprentissages

Lorsqu’on assiste à une séance de l’école du chiot, la première chose qui frappe c’est l’aspect ludique : les maîtres s’amusent autant que leurs chiots ! On assiste à des comportements positifs, uniquement composés de signaux de plaisir, sans contraintes, mais le plus drôle, c’est que ça marche. Le jeu semble avoir une dimension magique pour favoriser les apprentissages car tout est permis en apparence, il n’y a pas de ridicule pour le maître ou d’appréhension pour le chiot.

 

On est surpris de voir que des chiots de deux mois peuvent si vite acquérir une éducation de base, comme le rappel, la marche au pied, les positions assis, couché, debout, le rapport d’objet, etc… Avec une exécution rapide, joyeuse et précise.

 

On ne néglige pas non plus les autres aspects du développement comportemental.

 

Le chiot va être soumis progressivement à des stimulations nombreuses et variées qui vont solliciter tous ses sens afin que, plus tard, il soit à l’aise dans n’importe quel milieu. On va aussi le manipuler et lui faire connaître des individus différents (hommes, femmes, enfants, personnes déguisées ou dans des situations qui sortent de l’ordinaire). Ainsi, à l’âge adulte, il trouvera agréable le contact avec le vétérinaire, le juge d’exposition ou l’enfant qui vient l’embrasser dans la rue.

 

On va apprendre au maître comment mettre en place une hiérarchie et comment réagir en cas de comportements inadaptés.

Avec un petit groupe de chiots ont fait l’apprentissage de la ville et de l’acte citoyen qui consiste à avoir un chien bien élevé.

 

Entrainements

Au club canin de Néronde, les chiots sont accueillis à partir de 2,5 mois en École des chiots. Ensuite, leur éducation pourra être approfondie par des cours d'éducation canine.

 

 

En conclusion

Le chiot doit faire certaines acquisitions avant l’âge de 6 mois.

La conception « classique » avec des chiots mêlés à un groupe de chiens adultes pour les séances de travail n’est pas adaptée à leurs capacités physiques et à leurs besoins de jeu.

L’incompréhension entre le chiot et sa famille humaine peut mener à une tension génératrice d’anxiété qui lui fait produire des réponses inadaptées : aboiements, comportement destructeur, etc. Lorsque la situation devient insoutenable, les propriétaires en arrivent aux décisions extrêmes : abandon, euthanasie.

 

Un chiot qui a la chance de fréquenter l’école du chiot, a toutes les chances d’intégrer la vie de ses maîtres et celle de notre société dans les meilleures conditions.